L’obtention d’une assurance emprunteur représente une étape essentielle dans tout projet de prêt immobilier. Pourtant, lorsque le dossier comporte une maladie chronique comme la rectocolite hémorragique, le parcours peut rapidement se compliquer. Beaucoup s’interrogent sur leurs droits, les démarches à suivre, ainsi que sur les difficultés rencontrées en cas de risque aggravé de santé. Comprendre les spécificités de l’assurance emprunteur dans ce contexte permet d’anticiper les formalités à effectuer et d’éviter de mauvaises surprises lors de l’achat d’un bien.
Qu’est-ce que la rectocolite hémorragique et pourquoi impacte-t-elle l’assurance emprunteur ?
La rectocolite hémorragique fait partie des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, au même titre que la maladie de Crohn. Cette affection se manifeste par une inflammation persistante du côlon et du rectum, entraînant fréquemment des périodes de poussées suivies de rémissions. Le fait qu’il s’agisse d’une maladie chronique place souvent les personnes concernées dans la catégorie du risque aggravé de santé.
Dans le cadre d’un contrat d’assurance prêt immobilier, cette classification influence directement l’accès à une couverture classique. Les compagnies d’assurances examinent l’état de santé lors de la demande, prenant en compte les antécédents médicaux, les traitements en cours ou encore les conséquences sur la vie quotidienne. Ainsi, la présence d’une rectocolite hémorragique peut rendre les discussions avec les assureurs plus complexes.
Comment fonctionne l’assurance emprunteur face à un risque aggravé de santé ?
Les compagnies d’assurances cherchent avant tout à évaluer la probabilité qu’un assuré rencontre des problèmes médicaux pendant la durée du prêt. En cas de pathologie préexistante comme la rectocolite hémorragique, elles mettent en œuvre un processus spécifique pour mieux cerner le risque encouru.
Cela implique généralement un approfondissement du questionnaire de santé : il ne suffit plus d’attester d’un bon état général, mais aussi de détailler la nature de la maladie chronique, la fréquence des épisodes, l’évolution depuis le diagnostic ou encore les hospitalisations passées. Selon les réponses fournies, l’assureur détermine si une surprime ou une exclusion de garantie doit être appliquée. Vous trouverez plus d’informations sur l’assurance emprunteur et la RCH à cette adresse.
À quelles étapes intervient le questionnaire de santé ?
Le questionnaire de santé est incontournable pour mesurer le risque lié à la rectocolite hémorragique ou à la maladie de Crohn, notamment avant la signature du contrat d’assurance emprunteur. À ce stade, chaque question requiert précision et transparence de la part de l’emprunteur. Ce questionnaire aborde généralement :
- La date du diagnostic de la rectocolite hémorragique
- La fréquence et la gravité des crises
- Les traitements suivis (immunosuppresseurs, corticoïdes, chirurgie…)
- Les épisodes d’arrêt de travail liés à la maladie
Tout manquement ou omission peut entraîner une annulation de l’assurance ou un refus d’indemnisation si un sinistre survient ultérieurement en lien avec la maladie.
Pour certains profils, ces questionnaires peuvent conduire l’assureur à demander des examens médicaux complémentaires ou des attestations du médecin traitant, afin d’éclairer sa décision concernant la tarification.
Quelles conséquences en matière de surprime et d’exclusion de garantie ?
Dès lors qu’un profil présente un risque aggravé de santé, les garanties classiques sont rarement accordées sans conditions spécifiques. Dans de nombreux cas, l’assurance emprunteur propose deux options principales : appliquer une surprime ou introduire une exclusion de garantie liée à la maladie chronique identifiée.
Une surprime consiste à augmenter le montant de la cotisation mensuelle pour compenser le surcoût du risque supporté par l’assureur. Parfois, au lieu d’une majoration de prime, l’organisme choisit d’exclure la rectocolite hémorragique – ainsi que ses complications – des couvertures incapacité de travail ou invalidité.
Cela signifie concrètement qu’en cas d’arrêt total de travail provoqué par une poussée sévère ou une opération liée à la maladie, l’indemnisation prévue au contrat ne sera pas déclenchée. Ce type d’exclusion de garantie peut réduire considérablement la sécurité ressentie par l’emprunteur en cas de problème médical.
Chaque offre présente des subtilités. Certains contrats restent acceptables malgré une maladie chronique, à condition de stabilité ou après plusieurs années sans complication majeure.
Pourquoi rencontre-t-on des difficultés d’accès à l’assurance en cas de rectocolite hémorragique ?
Plusieurs facteurs expliquent la difficulté d’accès à l’assurance lors d’un projet immobilier pour les personnes atteintes de rectocolite hémorragique. L’aspect imprévisible et évolutif de cette maladie chronique incite les assureurs à renforcer leur vigilance, craignant des arrêts maladie fréquents ou des hospitalisations prolongées pendant la période du prêt.
De plus, la méconnaissance persistante autour de cette pathologie pousse certaines compagnies à appliquer des politiques systématiques d’exclusion ou à refuser purement et simplement la prise en charge. Cela oblige alors les candidats à multiplier les démarches, voire à comparer longuement plusieurs propositions pour obtenir une couverture adaptée.
Quelles alternatives existent pour améliorer l’accès à l’assurance prêt immobilier ?
Face à la difficulté d’accès à l’assurance, diverses solutions émergent pour faciliter le parcours d’emprunt des personnes souffrant de rectocolite hémorragique. Nombreux sont ceux qui se tournent vers des conventions spécifiques ou privilégient la délégation d’assurance pour maximiser leurs chances.
En quoi consiste la convention AERAS ?
La convention AERAS (“S’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé”) vise à harmoniser l’accès à l’emprunt pour les profils présentant des risques particuliers. Son objectif principal est de limiter les exclusions systématiques ou les surprimes excessives qui rendent le financement inaccessible.
Lorsque les conditions standards ne permettent pas d’obtenir une proposition d’assurance satisfaisante, cette convention prévoit un examen approfondi du dossier, tenant compte de l’évolution récente de la maladie et des protocoles thérapeutiques actuels. Même si elle n’assure pas toujours une couverture complète, beaucoup de situations aboutissent à une solution négociée grâce à ce dispositif.
Que permet la délégation d’assurance ?
Depuis plusieurs années, il est possible de choisir librement son contrat d’assurance emprunteur auprès d’un organisme autre que celui proposé par la banque prêteuse. Cette démarche est appelée délégation d’assurance.
En cas de maladie chronique telle que la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn, comparer les offres de différents assureurs spécialisés permet de trouver une proposition plus adaptée, parfois avec des exclusions réduites ou une surprime moindre. Il reste essentiel de vérifier que le contrat sélectionné respecte les exigences fixées par la banque pour garantir le crédit.
Quels conseils pour constituer un dossier solide lors de la demande d’assurance emprunteur ?
S’informer et préparer soigneusement les documents nécessaires augmente significativement les chances d’obtenir une réponse favorable de l’assureur, même en présence d’une rectocolite hémorragique. Miser sur la clarté et la complétude du dossier évite bien des déconvenues lors de l’analyse du risque aggravé de santé.
- Fournir un dossier médical complet, incluant rapports de spécialistes, bilan récent et description précise des traitements
- Soigner les réponses au questionnaire de santé pour gagner en crédibilité et en rapidité d’instruction
- Comparer méthodiquement les offres disponibles et solliciter l’avis d’un courtier spécialisé au besoin
- Vérifier auprès des enseignes si la convention AERAS s’applique à son cas personnel
Mettre en avant toute stabilité récente de la maladie (absence de crises depuis plusieurs mois ou gestion efficace grâce au traitement) peut influencer positivement l’étude du dossier et permettre une couverture moins restrictive. Chaque détail compte dans la constitution de ce dossier spécifique.
Quels points de vigilance lors de la signature d’une assurance prêt immobilier avec une maladie chronique ?
Certaines précautions s’imposent lors de la finalisation du contrat pour éviter toute mauvaise surprise. La lecture attentive de toutes les conditions générales et particulières est indispensable, surtout en cas d’antécédent médical ou de maladie chronique.
Il convient de vérifier précisément les exclusions prévues et les motifs pouvant justifier une absence de prise en charge, afin d’anticiper d’éventuelles zones d’ombre. Se renseigner sur le niveau des franchises, le délai de carence appliqué et la nature des garanties optionnelles apporte également davantage de sérénité sur le long terme.
En cas de doute, il est judicieux de faire appel à un professionnel compétent dans la gestion des dossiers comportant un risque aggravé de santé. Un accompagnement adapté facilite toutes les étapes, de la demande initiale jusqu’à la souscription finale du contrat d’assurance emprunteur.
Témoignage d’un emprunteur en MICI (Crohn) : persévérance et succès
Sur un forum de la région parisienne, une utilisatrice de 30 ans partage son expérience avec la maladie de Crohn :
« J’ai 30 ans, je souffre de la maladie de Crohn (bien contrôlée par Imurel : je n’ai fait aucune poussée depuis 7 ans) […] Je n’ai jamais osé me lancer dans un projet d’achat immobilier, parce que je sais que mes deux maladies vont être un puissant frein et que je vais galérer administrativement parlant. […] Aujourd’hui nous sommes sur le point de faire racheter notre prêt par une autre banque et donc nouveau dossier à l’assurance avec déclaration des maladies […] et là je suis surprise, ça passe ! Alors il y a quelques exclusions, je ne sais plus trop lesquelles car je n’ai pas le contrat entre les mains, mais la banque m’assure quand même. »
Ce témoignage met en lumière plusieurs points essentiels :
- Une maladie chronique stabilisée de longue date (7 ans sans poussée) peut jouer en faveur de l’emprunteur.
- Changer de banque ou relancer un dossier d’assurance auprès d’un nouvel établissement peut débloquer des situations initialement compromises.
- Des exclusions peuvent subsister, mais n’empêchent pas nécessairement l’obtention de l’assurance emprunteur.
Études & avancées législatives récentes
Selon France Assos Santé, même si les démarches restent lourdes et parfois stigmatisantes, des améliorations sont perceptibles. Ils soulignent notamment une tendance à limiter les examens invasifs à la charge des patients, et à plafonner les surprimes sur certaines garanties.
La convention AERAS offre aussi un véritable filet de sécurité : elle impose des plafonds sur les surprimes (jusqu’à +1,4 point selon la pathologie) et prévoit une médiation en cas de refus répétés, ce qui garantit une seconde chance.
Conseils tirés des retours d’expérience
Un témoin avec maladie de Crohn, après refus multiples et exclusions, a décidé de séparer les assurances : mettre le compagnon à 100 % et souscrire une assurance individuelle pour lui-même, ce qui a débloqué la situation bancaire.
Un autre partage recommande de privilégier les banques mutualistes, plus enclines à proposer des assurances proches des conditions “saines” pour les profils ALD, parfois sans surprime ni exclusion.
Statistiques & études cliniques sur la RCH
La RCH touche principalement le côlon et le rectum, évolue par poussées et rémissions, et nécessite un suivi à vie. Sur le plan de l’assurance, un bilan récent confirme que la RCH est systématiquement classée comme risque aggravé, mais qu’un bon dossier (bilan sous contrôle, coloscopie récente, traitements stabilisés) permet souvent de limiter la surprime à un niveau raisonnable.
