La permaculture est un sujet de plus en plus populaire et important dans notre société actuelle, qui cherche à réduire ses impacts sur l’environnement tout en soutenant des systèmes agricoles durables. Dans cet article, nous allons décrire les principales caractéristiques de la permaculture, ses avantages et quelques exemples pratiques de mise en œuvre.
Qu’est-ce que la permaculture ?
La permaculture est une philosophie et une méthode de conception écologique qui se base sur l’imitation des écosystèmes naturels, pour créer des systèmes agricoles productifs, autosuffisants et respectueux de l’environnement. Elle intègre des principes d’écologie, d’économie, d’éthique et de design pour aboutir à des solutions adaptées aux conditions locales.
Le terme « permaculture » est un mot-valise, issu de la contraction entre « permanent » et « culture », suggérant ainsi l’idée d’une agriculture durable et pérenne. La permaculture englobe cependant bien plus que l’agriculture, puisqu’elle vise également à concevoir des habitats humains équilibrés et respectueux des ressources naturelles.
Les principes de la permaculture
Il existe plusieurs approches et interprétations des principes de la permaculture, mais on retrouve généralement 12 principes fondateurs issus du livre « Permaculture : A Designers’ Manual » de Bill Mollison et David Holmgren. Ces principes servent à guider la conception et la mise en œuvre de projets et peuvent être adaptés selon les besoins spécifiques de chaque situation.
1. Observer et interagir
Ce principe met l’accent sur l’importance d’étudier attentivement l’environnement et de s’adapter aux conditions locales, en tenant compte des ressources naturelles disponibles, des cycles climatiques, et des interactions entre les différents éléments du système.
2. Récupérer l’énergie
La permaculture vise à minimiser les pertes d’énergie et à récupérer celle-ci sous différentes formes, que ce soit par le biais de matériaux isolants pour les bâtiments, de systèmes de chauffage solaire passif ou encore par le recours à des méthodes de culture qui protègent les sols contre l’érosion et la dégradation.
3. Obtenir une récolte
Tout système permacole doit permettre de produire des aliments, des matériaux ou de l’énergie pour subvenir aux besoins des êtres humains et des autres espèces présentes dans l’écosystème. Il convient également d’organiser ces productions de manière à assurer leur pérennité tout en gérant de manière efficace les surplus et les déchets produits.
4. Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction
Il s’agit de concevoir des systèmes capables de s’adapter et de se réguler face à différents défis, en utilisant notamment des mécanismes de contrôle internes et appropriés. L’observation des résultats obtenus ainsi que des ajustements constants permettent d’améliorer sans cesse le fonctionnement du système.
5. Utiliser les ressources renouvelables
Privilégier l’utilisation de ressources renouvelables, comme le bois provenant de forêts gérées durablement, l’énergie solaire ou éolienne, et les matériaux naturels pour la construction, permet de réduire notre dépendance aux énergies fossiles et de préserver notre environnement.
6. Ne pas produire de déchets
Dans un système permacole, on vise à recycler et valoriser les déchets autant que possible pour créer une boucle fermée où chaque élément est utile. On peut par exemple utiliser les déchets organiques pour alimenter un compost, ou encore pratiquer le paillage naturel pour protéger et fertiliser les sols.
7. Concevoir depuis les motifs jusqu’aux détails
Le design en permaculture repose sur une approche globale qui tient compte aussi bien des motifs généraux (paysages, écosystèmes) que des détails spécifiques (habitat, interactions entre plantes) afin de créer des systèmes cohérents et fonctionnels.
8. Intégrer plutôt que séparer
La permaculture encourage la coopération et les associations bénéfiques entre les différentes composantes d’un écosystème (plantes, animaux, êtres humains), afin de favoriser la complémentarité et la synergie des éléments pour une meilleure productivité globale.
9. Utiliser des solutions à petite échelle et locales
Il est recommandé de privilégier des actions concrètes et adaptées aux conditions locales, en commençant par des interventions à petite échelle pour expérimenter et tirer des enseignements, avant de les appliquer à des situations plus larges.
10. Utiliser et valoriser la diversité
La diversité des espèces et des cultures permet de résister aux aléas climatiques, aux maladies et aux ravageurs, tout en offrant une gamme variée de produits pour satisfaire les besoins humains et animaux. En outre, cela favorise la biodiversité et renforce les réseaux écologiques locaux.
11. Utiliser les successions et les niches écologiques
Ce principe invite à concevoir des systèmes agricoles qui tiennent compte des étapes de croissance et de succession des plantes et des interactions entre espèces occupant différentes niches écologiques, afin d’optimiser la production, la gestion des ressources et la résilience face aux perturbations.
12. Choisir créativement et utiliser les changements
Enfin, il est nécessaire d’accepter et d’anticiper les changements inévitables dans notre environnement, en développant des stratégies adaptatives et innovantes pour faire face à ces évolutions et transformer les problèmes en opportunités.
Exemples de mise en œuvre de la permaculture
De nombreux projets permacoles ont vu le jour dans différentes parties du monde, avec des objectifs et des résultats variés selon les contextes locaux. Voici quelques exemples significatifs :
- L’agroforesterie : Il s’agit d’une méthode qui combine la culture de plantes sous couvert arboré ou arbustif, favorisant ainsi la protection des sols, la biodiversité, la production sur plusieurs strates et une meilleure gestion des ressources en eau.
- Les jardins-forêts : Ce type de jardin s’inspire des étages de végétation d’une forêt naturelle (canopée, arbustes, herbacées, etc.) pour créer un système productif en trois dimensions, mêlant arbres fruitiers, légumes, plantes aromatiques et fleurs comestibles.
- Le maraîchage sur sol vivant : Cette approche repose sur l’utilisation de techniques culturales douces et respectueuses du sol, cherchant à préserver la vie microbienne, la structure et la fertilité du sol, pour une production maraîchère durable et résiliente.
- Les systèmes d’aquaponie : L’aquaponie associe l’élevage de poissons à la culture de plantes en circuit fermé, permettant une économie d’eau, l’épuration naturelle de l’eau par les plantes, ainsi que la production simultanée de protéines animales et de produits végétaux.
La permaculture offre donc un potentiel considérable pour repenser notre agriculture, notre mode de vie et nos relations avec la nature. Plus qu’une simple technique agricole, c’est avant tout une vision globale qui invite à concevoir des systèmes durables, équilibrés et respectueux de la planète et de ses habitants.